Le trouble obsessionnel compulsif - TOC
Le trouble obsessionnel compulsif (TOC) est une maladie psychiatrique invalidante de nature chronique qui se développe généralement autour de l’enfance, l’adolescence, et le début de l’âge adulte. Elle a longtemps été classifiée par le DSM parmi les troubles anxieux, mais dans sa dernière version, le TOC a été classé dans une nouvelle catégorie dénommée « Troubles obsessionnels compulsifs et apparentés », car l’anxiété n’a pas été identifiée comme la seule émotions impliquée dans le TOC (il existe aussi le dégout par exemple)
. Selon le DSM-5, pour être diagnostiqué comme souffrant de TOC, le patient doit présenter des obsessions, des compulsions, ou les deux. Outre ces deux composantes que sont les obsessions et les compulsions, ce trouble comporte également une troisième composante qui n’est pas soulignée dans le DSM-5 mais qui reste un symptôme significatif du TOC : les évitements.
La prévalence du TOC est estimée entre 2 à 3% de la population, ce qui en fait la quatrième maladie psychiatrique la plus diagnostiquée. On observe deux pics d’apparition de la maladie ; soit dans l’enfance, soit à l’entrée de l’âge adulte. L’évolution de la maladie est bien souvent graduelle et chronique, bien que les thèmes des symptômes puissent varier au cours de la maladie. On peut pour la plupart des patients observer des épisodes de symptômes récurrents, qui peuvent varier selon les évènements de vie. Un épisode singulier de symptôme est en effet un phénomène rare
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Les obsessions :
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Le DSM-5 définit les obsessions comme des « pensées, pulsions ou images récurrentes et persistantes qui, à certains moments de l’affection, sont ressenties comme intrusives et inopportunes, et qui entraînent une anxiété ou une détresse importante chez la plupart des sujets. Le sujet fait des efforts pour ignorer ou réprimer ces pensées, pulsions ou images, ou pour les neutraliser par d’autres pensées ou actions. ». Ces pensées obsédantes vont porter un thème, qui va leur donner sens. Les principaux thèmes que l’on peut observer sont : les obsessions de saleté, les obsessions d’erreur, les obsessions de malheur, et les obsessions d’agressivité. Ces obsessions vont créer chez le sujet une profonde anxiété qui sera apaisée par l’application de rituels ou compulsions.
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Les compulsions :
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Le DSM-5 définit les compulsions comme étant des « comportements répétitifs ou actes mentaux que le sujet se sent poussé à accomplir en réponse à une obsession ou selon certaines règles qui doivent être appliquées de manière inflexible. Les comportements ou actes mentaux sont destinés à neutraliser ou à diminuer l’anxiété ou le sentiment de détresse, ou à empêcher un événement ou une situation redoutée [...] ». Cependant ce soulagement ressenti par le sujet ne va être que de courte durée, puisque la compulsion ne va apaiser l’anxiété que pour un court laps de temps. Les rituels sont des actes stéréotypés, répétitifs, qui s’imposent au sujet. Une résistance à l’accomplissement d’un rituel conduira à une crise d’anxiété intense. Les principaux types de rituels sont : les rituels de lavage, les rituels de vérification et de perfection, les rituels mentaux.
Pour pouvoir poser le diagnostic de TOC, le patient doit présenter une forme d’obsession et de compulsion lui provoquant une forte anxiété. Cette obsession ou compulsion doit consommer au moins 1 heure de la journée du patient, ou doit interférer avec son fonctionnement normal. Pour émettre un diagnostic de TOC, les obsessions et compulsions ne doivent pas apparaitre dans le contexte d’un autre trouble comme la schizophrénie.
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L'évitement
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Les évitements regroupent toutes les stratégies effectuées par le sujet pour ne pas être confronté à une situation problème, et donc ne pas être amené à compulser. Les évitements sont effectués par anticipation, et vont permettre à la personne de ne pas avoir à effectuer ses rituels et comportements symptomatiques. Les évitements vont avoir comme effet de diminuer l’anxiété générée par les pensées obsessionnelles. Cependant en évitant, le sujet va réduire progressivement son investissement dans différents domaines de vie ce qui peut conduire à une nette réduction de sa qualité de vie. Par exemple, si une personne souffre de TOC de contamination, et considère que sa voiture est contaminée, le fait d’éviter sa voiture et de ne plus l’utiliser va impacter fortement sa vie quotidienne. Les évitements ne sont pas évoqués dans le DSM-5 comme élément du tableau clinique du TOC. Ils ont pourtant un rôle important dans le TOC puisqu’ils permettent à la personne qui en souffre de prévenir l’anxiété liée aux obsessions. Ils représentent par conséquent un facteur de maintien du trouble. Ils devront être pris en compte lors du traitement cognitivo-comportemental.
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Jusqu’aux années soixante, le TOC était traité à la lumière des courants psychanalytique et psychodynamique, et était considéré comme une pathologie incurable. Avec le développement des psychothérapies cognitivo-comportementales (TCC), et plus particulièrement des techniques d’exposition avec prévention de réponse, le TOC est devenu une pathologie traitée de façon très efficace.
Le traitement du TOC requiert pour la plupart des patients un traitement pharmacologique à long terme. Le traitement le plus efficace sur les symptômes du TOC est les antidépresseurs tricycliques et les antidépresseurs inhibiteurs de la recapture de la sérotonine comme la fluoxétine, paroxétine, citaploram, sertraline, ou clomipramine. Ils ont démontré réduire significativement les symptômes du TOC pour un grand nombre de patients.
Mais bien que les traitements pharmacologiques montrent des résultats significatifs, il est pour autant indiqué d’adjoindre à la médication une thérapie cognitivo-comportementale.
Liens utiles:
- http://www.aftoc.org/index.php?option=com_frontpage&Itemid=1